et autres manifestations...
2011
Bastille Design Center du 16 au 20 mars
2010
« Rendez-nous », 77350 Le Mée sur Seine dans le cadre de l’artothèque Universitaire E.I.U.A.C.,17 au 15 nov.
CAEL et Galerie des Colonnes, Bourg La Reine, 6 mai 3 juin
Atelier Arnaud Paris, 30 mars 21 juin
Bastille Design Center, 16 au 19 décembre
Mairie du XI° arrondissement, 28 au 30 septembre
« Pages de Voyage » du 25 septembre au 4 octobre 2009 dans la Galerie l’Ecurie de l’Hôtel de Guînes à Arras
"Art Cité", Fontenay aux roses, 28 septembre- 17 octobre
Espace Culturel Ti-Art, 41 Rue Beaubourg, exposition personnelle, du 12 au 24 Octobre,
« Paris-Damas, regards croisés », salle d'exposition permanente d'art moderne du Musée National de Damas, Syrie, du 28 septembre au 28 novembre
Mairie du 11°, "25 ans du Génie de la Bastille" (du 18 au 30 sept.)
Dimanche 20 septembre à 15h : Sous la vigne, dans l’atelier de Polska, 7, rue de Montlouis, Paris XIe
La Cité des Géométries présente FACEBOOK‘S FRIENDS a virtual reality du 24 janvier au 21 février 2009 Vernissage le 23 janvier à partir de 18h Centre Culturel de l ’Arsenal rue de la croix - 59600 Maubeuge
2008
"Paris- Damas, regards croisés"
Institut du Monde Arabe
du 26 novembre 2008 au 28 décembre 2009
INAUGURATION le 25 novembre 2008
Hervé Jullien et Corine Sylvia Congiu : "Ivresse", Claude Henri Du Bord et Corine Sylvia Congiu : "Ceci"
Le Génie des jardins 2008
du 21 au 28 septembre 2008 : "Piègement" d’une toile de Corine Sylvia Congiu par Jean Chazy
Exposition
Braises et
Fusei
De juillet à Août 2008,
Atelier Arnaud Marie, 6 rue Bertin Poirée, 75001, Paris, métro Châtelet
Murs peints chez Martin
Hoffman, New
York, Brooklyn
Exposition New York,
Brooklyn
mai 2008 chez Martin Hoffman
et août 2008 chez Dan Marks
Exposition de Livres originaux et numériques, samedi 8 et 15 mars 2008
encres de Corine Sylvia CONGIU sur des textes de Paul Henri LERSEN,
Galerie Keller du 12 janvier 2007 au 9 février 2008
2007
Expo petits formats, 6 au 20 décembre 2007, Lagalerie, Paris
Salon "Comparaisons" Grand palais, novembre 2007
Exposition "Génie des Jardins 2007" : du samedi 23 au dimanche 30 Septembre 2007
Invitation au débat "L'Innocence théâtrale": vendredi 22 juin à 20h au Ciné 104
Le "Génie des Jardins" du lundi 18 au dimanche 24 Septembre 2006
2005
Concerto - Brunoy (91) depuis novembre 2005 : exposition permanente
La Boutique d'Art du 12 au 18 décembre 2005
San Francisco juin - juillet 2005
Histoire d'une ligne 2004/2005
2004
L'art et le politique interloqués 2003/2004
2003
Galerie Jobart, Rue Keller, Octobre 2003
2001
MANIF SEOUL 2001
24 mai - 6 juin
Bastille Design Center du 16 au 20 mars
74 Boulevard Richard Lenoir , 75011 Paris (M° Richard Lenoir, Saint-Ambroise)
Made in China 1, peinture aérosol, 200 cm x 200 cm, 2009
« Rendez-nous », 77350 Le Mée sur Seine dans le cadre de l’artothèque Universitaire E.I.U.A.C., 17 au 15 novembre.
Made in China 1, peinture aérosol, 200 cm x 200 cm, 2009
Cherchez l'erreur, peinture aérosol, 200 cm x 200 cm, 2009
CAEL et Galerie des Colonnes, Bourg La Reine, 6 mai 3 juin
Toile d'hiver en désir de Printemps n°5, 130 cm x 130cm, huile sur toile, 2010
Toile d'hiver en désir de Printemps n°5, 130 cm x 130cm, huile sur toile, 2010
Toile d'hiver en désir de Printemps n°5, 160 cm x 10cm, huile sur toile, 2010
Atelier Arnaud Paris, 30 mars 21 juin
Du 12 au 24 Octobre, Espace Culturel Ti-Art, 41 Rue Beaubourg, exposition personnelle
Art Cité, Fontenay aux roses, 28 septembre-17 octobre
Du 27 septembre au 4 Octobre, Génie des Jardins, Square de la Roquette, Paris 11°, 143 Rue de la Roquette
Du 28 septembre au 17 Octobre : "Art Cité" à Fontenay aux Roses
Dimanche 20 septembre à 15h : Sous la vigne, dans l’atelier de Polska, 7, rue de Montlouis, Paris XIe
ous la vigne, dans l’atelier de Polska, les membres de Signum vous invitent à partager leur Ivresse lors d’une lecture-rencontre. Ils vous présenteront des nouveaux livres qui réunissent poésie, photographie, peinture, encre, estampe… le dimanche 20 septembre à 15h 7, rue de Montlouis, Paris XIe au fond de l’impasse - m° Philippe-Auguste, bus 69
01 43 74 42 67
Pour clore ce moment d’Ivresse, une dégustation de vin vous sera offerte.
Le Marché de la Poésie se tiendra Place St Sulpice Paris 6° du jeudi 18 juin au
dimanche 21 juin.
Jeudi 18 : ouverture au public : 14h, inauguration officielle à 17h30
Vendredi 19 : 11h30 à 22h30
Samedi : 11h30 à 22h30
Dimanche 11h30 à 20h
Corine Sylvia CONGIU sera présente sur le stand B6 (Zurfluh) jeudi, vendredi, dimanche de 14H à 20H,
et samedi sur le stand G7 (Signum) de 17H à 20H
« Ode à Ghérasim » encres de Corine Sylvia CONGIU, textes de Paul Henri LERSEN, « Les sandales d'Orphée » encres de Corine Sylvia CONGIU, textes de Paul Henri LERSEN, « Ivresse » encres de Corine Sylvia CONGIU, textes de Hervé Jullien
« Ceci » encres de Corine Sylvia CONGIU, textes de Claude Henri Du Bord
Chaque édition originale Signum, a été réalisée en 10 exemplaires numérotés de I à X sur papier Hahnemühle 300 g Chaque édition numérique Petites boites Signum, a été réalisée en 30 exemplaires numérotés de I à XXX sur papier Hahnemühle 300 g, |
La Cité des Géométries présente FACEBOOK‘S FRIENDS a virtual reality du 24 janvier au 21 février 2009 Vernissage le 23 janvier à partir de 18h Centre Culturel de l ’Arsenal rue de la croix - 59600 Maubeuge
Centre Culturel de l ’Arsenal, rue de la croix - 59600 Maubeuge Renseignements : Cité des Géométries - Arsenal - Maubeuge Tél : +33 (0)3 27 62 04 73 http://www.citedesgeometries.org La Cité des Géométries bénéficie du soutien de la ville de Maubeuge, de l’Agglomération Maubeuge - Val de Sambre et du Conseil Général du Nord
Polyptyque bleu 2009, acrylique sur toiles, (une toile de 100cm x 100 cm, 7 toiles de 40 cm x 40 cm)
Rouge et Noir, technique mixte sur toile, nov. 2005, 100 cm x 100 cm
« Nativité 2008 » carte de vœux qui a fait le tour du monde grâce à la Congrégation « Notre-Dame des Chanoinesses de Saint Augustin » (commande privée)
Paris- Damas, regards croisés
Institut du Monde Arabe
1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Place Mohammed-V, 75236 Paris Cedex 05
du 26 novembre 2008 au 28 décembre 2009
Je vous invite à consulter les vidéos Youtube
prises à l'occasion de la grande exposition "Paris-Damas"
!
Paris Damas 1: http://fr.youtube.com/watch?v=ESUFeIGi4pc&feature=related interview à 2:10 ; 3:17 ; 7:14 ; 8:10 (mn)
Paris Damas 3 : http://fr.youtube.com/watch?v=wgoSyWjd4G0&feature=related à 3:31 (mn)
Triptyque Damas, 190 cm x 400,cm, photographie de Kheldoun ZREIK
Le livre « Paris, Damas : regards croisés », environ 220 pages, illustré en noir et blanc ( 60 dessins et images) devra paraitre le jour de l'exposition ainsi que le catalogue de l’exposition. Il contient un dessin de CS CONGIU et un texte, "Damas".
DAMAS
Damas… Je n’y suis jamais allée.
L’image immédiate : une ville arabe, comme là où je suis née. Du soleil, des parfums, mon enfance, mon adolescence, des bonheurs, des souffrances.
Etre une femme en pays arabe. Stigmates en filigrane d’excision mentale, d’infibulations affectives.
Plus que des conflits des Hommes, mon corps se souvient de la condition d’être femme.
Etre fidèle à un combat, c’est plus fort que soi, s’incarne dans des obsessions, depuis toujours dans mon vocabulaire : figures abstraites de voiles, d’incisions, sexes-plaies, lignes rouges de l’énergie vitale, clous fichés sur la césure, qui dérivent en envols ou en fleurs. Ces clous n’ont d’ordinaire rien de musulman, et flirtent plutôt avec l’idée de crucifixions ou flèches à la Saint-Sébastien, pour varier les plaisirs : car tout martyr ou mysticisme a ses joies célestes.
La palette préférée depuis toujours, est de noirs, blancs, rouges. Elle ne s’offusque pas de leur retentissement symbolique : couleurs imaginaires de la tragédie. Certaines qualités de rouges saignent de désir et signent les passions, de la joie pure à la braise qui calcine. Dans le fondamental conflit du noir et blanc, s’opposent et s’épousent ombre / lumière, pulsions / raison, Diable / Dieu, obscurantisme / clarté, profane / sacré….
Pour ce projet d’exposer dessin et toiles sur le thème de « Damas », j’ai commencé par une série de dessins. Les dessins sont, dans ma production, tout à fait autonomes. Jamais préparatoires des tableaux. Ici, les figures deviennent moins abstraites. Trois femmes en noir des pieds jusqu’à la tête, les arches de la Mosquée, le choix de l’intégrisme religieux comme résistance féminine au pouvoir en place[1]. En image subliminale, le sexe en sacrifice. La blessure verticale, le clou.
Dans les toiles, la féminité désirante et coupable scinde en leur milieu les trouées des portes d’accueil de l’Outre-Monde.
Au milieu du triptyque, le jaillissement du clou éclot sa tête en floraison rouge désir, comme un ultime espoir.
Corine Sylvia CONGIU
15 Août 2008
Sous la vigne, dans l’atelier de Polska,
les membres de Signum vous invitent à partager leur ivresse
lors d’une lecture-rencontre
avec de nouveaux livres qui réunissent poésie, photographie, encres, estampes...
le dimanche 5 octobre à 15h
7, rue Montlouis, Paris XIe
au fond de l’impasse
dégustation de vin
présentée par Albert Scicluna, caviste.
Hervé Jullien et Corine Sylvia Congiu : Ivresse
Claude Henri Du Bord et Corine Sylvia Congiu : Ceci
du 21 au 28 septembre 2008*
Piègement d’une toile de Corine Sylvia Congiu par Jean Chazy
Square de la Roquette, 143, Rue de La Roquette, 75011, PARIS
Métro Voltaire
(crédits photo Anna Arrivabene)
Murs peints chez Martin Hoffman
Exposition New York,
Brooklyn
mai 2008 chez Martin
Hoffman et août 2008 chez Dan Marks
Acrylique sur toile,100cm x 100cm
Acrylique sur toile,162cm x 130cm
Acrylique sur toile,162cm x 130cm
Acrylique sur toile,195cm x 130cm
Acrylique sur toile,195cm x 130cm
Acrylique sur toile,195cm x 130cm
Exposition de Livres originaux et numériques, samedi 8 et 15 mars 2008
encres de Corine Sylvia CONGIU sur des textes de Paul Henri LERSEN,
"Ode à Ghérasim" et "Les sandales
d'Orphée"
dans le cadre du « Printemps des poètes »
LES EDITIONS TRANSIGNUM
ont le plaisir de vous inviter à la lecture de BABEL ANGE de P. H. LERSEN
traduit en 14 langues, accompagnée du chant et musique instrumentale composée par Alexandre Müller
Le samedi 15 mars à 18 h
ESPACE HARMATTAN , 21 bis rue des Ecoles, 75005 PARIS
2
Dans le cadre du printemps des poètes les éditions Signum ont le plaisir de vous inviter à une lecture-rencontre
dans l’atelier de Danielle Loisel, 30, rue Keller, Paris XIe (code : 1789)
Le
samedi 15 mars à 18 h
Le thème du printemps des poètes étant
« l’éloge de
l’autre »
Djalila Dechache nous lira des poèmes de Mahmoud Darwich, René Char
Jacques Bertin et Rutebeuf
et Paul Henri LERSEN "Eloge à Ghérasim"
Galerie Keller du 12 janvier 2007 au 9 février 2008
|
La galerie Keller
a le plaisir de vous inviter à l’exposition de
Corine Sylvia Congiu Peintures Vernissage samedi 12 janvier2008 de 15h à 20h
Exposition du 12 janvier au 9 février 2008
Galerie Keller – 13, rue Keller – 75011 Paris
Petites bleues 2006, Polyptyque 12 toiles 20 x 20 cm www.congiu.fr corine@congiu.fr
|
Un petit mot de Florence Merceille :
Les peintures de Corine
Sylvia Congiu sont autant de
fleurs de peau. Vibrations de chair bleue, blanc d'hyménée, traits convulsifs du pouls: autant de paysages de soi dans la rencontre de l'autre, du fantasme de l'horizon jamais atteint qui se déchire, se dévoile pour se perdre encore une fois dans la résurgence opaque de l'inconscient (bleu). On aime y voir se raconter une histoire, s'édifier une narration entre les différentes vues du même intérieur. un entrelacement de calme et de sauvagerie. Mais ce n'est pas tout à fait le cas. C'est à chaque fois une seule et même tentative de dire la déchirure profonde de l'être au sein même du sexe et de la maternité. Florence Merceille, le 08 01 08 |
Expo petits formats, 6 au 20 décembre 2007, Lagalerie, Paris
Salon "Comparaisons" Grand palais, novembre 2007
"Tu ne vois pas que je pleure ?", technique mixte, 195 cm X 130 cm
Exposition "Génie des Jardins 2007" : du samedi 23 au dimanche 30 Septembre
"Piègement des tableaux Totem de Corine Sylvia CONGIU par Jean CHAZY"
Totem : (de l’algonquin ottoman, « il est de ma parenté » Petit Larousse). Animal (quelquefois végétal, et très rarement chose) considéré comme l’ancêtre et par suite le protecteur d’un clan, objet de tabous et de devoirs particuliers. Totem personnel, avec lequel chaque individu a des rapports analogues à ceux du clan et du totem. ( Petit Robert )
Projet pour le Génie des jardins de septembre 2007
Photographies Didier BERTRAND
Je serai présente au Square de la Roquette 143 Rue de la Roquette tous les après midi sauf vendredi, sur rendez-vous au 06 16 74 16 44
Projet pour le Génie des Jardins, Juillet 2006
Projet pour le Génie des Jardins, Juillet 2006
Projet pour le Génie des Jardins, Juillet 2006
Installation aux "Loges de l'Ombre", Varennes-Jarcy, Août - Septembre 2006
Les sculptures de Jean Chazy : Enfermement/emballage/cadrage/mise en valeur et asphyxie des toiles de Corine Sylvia Congiu dont les abstractions sont elles-mêmes figures de voiles - hymens déchirés.
Installation Square de la Roquette
Installation Square de la Roquette
Installation Square de la Roquette
Installation Square de la Roquette
Installation Square de la Roquette
septembre 2006
"Bleue-05-nov ", techn. Mixte, nov. 2005, 100 cm x 100 cm
"Rouge et noir -05-nov ", techn. Mixte, nov. 2005, 100 cm x 100 cm
"Noire-05-nov ", techn. Mixte, nov. 2005, 100 cm x 100 cm
Exposition permanente:
Concerto Communication
85 bis rue de Cerçay
91800 Brunoy
Tél. : 01 60 46 14 32
Alger 2° Expo Rencontre internationale, Juin 2005
Exposition Sélection
Année Paris - San Francisco
Galerie Limn,
292 rue Townsend,
San Francisco, CA 94107 USA,
du 26 mai au 9 juillet 2005
|
Triptyque Sarajevo - Technique mixte sur toile - 1992 - 3 fois 100 cm x 100 cm |
|
Apparition/Disparition - Huile sur toile - 2004 - 3 fois 100 cm x 100 cm |
Retour à l'index
Histoire d'une ligne
Installation-parcours de tableaux monumentaux réalisés par Corine Sylvia Congiu dans la Ville de Yerres, en Essonne depuis le
30 septembre 2004. Inauguration le 8 janvier 2005 (mise en espace urbain : Luc Fritsch).
Commande de la Fondation Art Dialogue, sous l’égide de l’Institut
de France, dont la vocation est d’établir, dans la rue, un dialogue entre
l’artiste et la population, au moyen de carnets d’échanges accrochés
près des œuvres.
Entretien avec Corine Sylvia Congiu Corine Sylvia Congiu., vous avez choisi la Ville de Yerres pour cette suite de tableaux dans l’espace urbain, alors que d’autres propositions de villes vous avaient été faites par la Fondation ? Quand Corinne Béoust, chargée de projets, m’a contactée par Internet, elle avait entendu parler de mon travail et reçu l’adresse de mon site par Éric Michaud, professeur d'Histoire de l'Art à l'EHESS : « Votre démarche d'interaction avec le public, telle qu’elle est décrite dans le projet "Art Recherche Politique", présente des connivences avec le type d'action qu'encourage la Fondation Art Dialogue ». L’appel à projet, concours pour une bourse financée entièrement par la Fondation Art Dialogue, sous l’Egide de L’Institut de France, mettait l’accent sur sa vocation à faire dialoguer le spectateur et l’œuvre d’art dans la ville. Des carnets sont disposés près des installations, et une phrase inaugurale doit y être écrite de la main de l’artiste : « Passant cette installation est pour toi. Si tu veux la commenter, voici du papier et un crayon. » Madame Béoust m’a suggéré d’intervenir dans un arrondissement de Paris, dans les villes de Melun ou Châlons en Champagne, mais me laissait l’initiative d’autres lieux urbains. L’idée de choisir Yerres m’a immédiatement tentée : voici une dizaine d’années que j’y enseigne les Arts Plastiques à des adolescents, et quand ils me disent bonjour dans la rue, je ne les reconnais plus : les plus anciens ont maintenant l’âge d’homme, ils constituent une partie importante de la population qui parcourt la ville. C’est un peu un signe que je leur fais, une dédicace. Le métier d’enseignant d’Arts Plastiques requiert d’ouvrir sur les pratiques contemporaines les plus diversifiées, et la vocation tout à fait personnelle de peintre du professeur doit savoir se faire le plus discrète possible dans son enseignement. Très peu doivent avoir la connaissance de mon activité principale d’artiste peintre, et ce que les Yerrois ont vu parcourir la ville est resté pour la plupart anonyme depuis l’installation fin septembre, avant l’article paru dans le Journal des Yerrois.
Une préoccupation majeure et continue de mon activité d’artiste est la compréhension de l’abstraction aujourd’hui par le public. Les signes plastiques, les figures, les matériaux, les supports, les gestes, la temporalité et le mode de fabrication sont autant d’éléments qui agissent de façon subliminale sur le spectateur. Il suffit de discuter avec lui, et le spectateur s’aperçoit qu’il donne un nom aux choses, aux énergies, et qu’il commence à comprendre. S’il attend un sens du tableau dont le peintre lui donnerait la clé et qu’au contraire, c’est lui qui est questionné, il peut être amené, guidé, à lâcher ses impressions, à faire émerger le sens : c’est aussi la pédagogie des Arts Plastiques qui amène l’élève à la signification par la pratique et par la réflexion sur cette pratique. C’est pourquoi j’avais imaginé un jeu, où le passant dessinerait en utilisant les mêmes figures que je me proposais de peindre : une ligne, un carré, une tache, un point. Plutôt que de le confiner à raconter sa réception de l’œuvre, inciter le spectateur à pratiquer les figures de l’intérieur, pour les comprendre de l’intérieur.
Il y a quelques années, j’avais conçu un cours d’initiation à l’abstraction, qui consistait à réaliser, sur une feuille de format libre, un point, une ligne, un carré, une tache, et de les mettre en relation les uns avec les autres. Le travail fait, chaque élève devait chercher dans cette représentation qui il était : le point, la tache, le carré, la ligne, ou le support blanc, et ensuite raconter une histoire en définissant ce que pouvaient être les autres éléments, sa relation à eux, leur relation entre eux. Ainsi, par ce jeu projectif, ils étaient obligés de donner un sens abstrait à chaque figure abstraite, et à leurs relations. Le rôle du professeur était ensuite de relier les différentes acceptions données à chaque figure : le carré est un cadrage, une maison, le soi parfois, en tout cas un lieu qui délimite un intérieur et un extérieur de façon rationnelle, etc… La tache est un élément qui fait rire ou effraie parce qu’elle suppose une part d’accident dans une part de contrôle, c’est toujours un débordement, etc… Une ligne apparaît comme un parcours, une vie, un processus, qu’il soit fluide, accidenté, droit au but, ou sans but… comme une séparation de deux espaces… Ainsi donc, pratiquer cette sorte de jeu fait comprendre, en s’y impliquant, ce que peut signifier pour lui la figure du carré, la figure du point, de la tache, de la ligne, du support blanc. J’ai donc pensé faire une ligne qui parcourrait la ville. Elle irait de la Poste au Marché, avec des incursions au Parking de la Rue Charles de Gaulle, à la maison Florentin, 5 Rue de l’Eglise et à la maison Boin, 10 Rue du Mont Griffon, près du cimetière. Et cette ligne, elle se racontera en plusieurs tableaux, elle rencontrera peut-être des carrés, des points (des X), des taches. Et tout cela sur un support de la couleur du mur, avec des parties vierges qui donnent un sens à la transparence de la toile.
J'ai travaillé en effet beaucoup sur la transparence de la toile, avec l'apparition du châssis à travers, avec la couleur du mur et ses imperfections, les coulures noires des intempéries. Sur les photographies du carton d'invitation, la Maison Florentin, (et sur un détail de la toile de gauche du Marché) l’on peut voir comment j'ai utilisé l'ombre des lanternes, comme une horloge solaire, en venant photographier les murs à différentes heures du jour lors de la préparation du projet. Corinne Béoust tenait absolument à ce que la phrase des carnets d’échange reste une incitation non-directive, laissant plus de liberté au spectateur que la proposition d’un jeu. Ma pratique de l’enseignement connaît la difficulté à motiver les personnes si aucune contrainte ne leur est donnée, contraintes à prendre comme des règles du jeu. Je trouve plutôt bloquante la liberté offerte au passant dans cette proposition à parler de l’œuvre sans le guider. Pour les élèves de Yerres que j’emmène visiter l’installation, le prolongement de la séance est une incitation à la réalisation personnelle et à la réflexion sur son propre travail à partir des mêmes figures : une ligne, un point, un carré, une tache, sur un support de son choix. Le souci est pédagogique, une initiation à ce qu’on appelle depuis le 20° siècle « L’Abstraction ». Une exposition d’œuvres d’élèves est prévue à la Bibliothèque Municipale par le conservateur Madame Danièle Bianu, en même temps que les poètes Yerrois de l’association « L’Alibi » nous montreront leurs divagations à partir de « Histoire d’une ligne ».
Le jour de l’inauguration, je proposerai le même jeu au spectateur, qui sera interpellé sur la manière dont il placerait, lui, une ligne, un point, un carré, une tache, sur une surface vierge : et il lira ensuite, comme s’il s’agissait de la symbolisation de son propre monde : test projectif. L’interprétation du spectateur sur son propre dessin est aussi projective que celle qu’il donne du travail abstrait d’un autre auteur. En racontant sa propre interprétation, le spectateur est convié à transcrire en mots ou en symboles les figures qui lui sont proposées. Par l’échange avec d’autres participants, il saisit quelque chose d’un langage de l’abstraction. L’adulte souvent s’interdit l’innocence de la lecture de l’image abstraite, quand l’enfant s’y adonne sans complexes, onomatopées à l’appui, quand l’amoureux de musique la traduit en gestes ou en parle comme des sons : des forces en mouvement, des énergies
Vous n’avez pas peur que les tableaux soient dégradés par les intempéries, taggés ? Ce sont les risques du métier. Comme les tableaux restent miens, j’ai fait des expériences. D’encollages, de vernis différents, pour les intempéries. Mes déboires éventuels serviront à m’apprendre comment renouveler ce genre d’expériences avec plus de savoir technique. Souvent, les fluctuations et les accidents nous apprennent à avoir envie de les réutiliser c’est à dire de les produire volontairement, et là le travail technique prend un virage, se modifie. C’est la vie toujours mouvante du « style », qui s’échappe toujours vers autre chose, une liberté gourmande. Quant aux tags, la vie serait impossible si on ne faisait pas confiance. Il me semble savoir que la morale d’un vrai tagger, c’est de ne pas apposer sa marque sur celle de quelqu’un d’autre. Je pense qu’un vrai tagger aura la sensibilité d’associer cet autre genre d’écriture et de calligraphie à son propre travail, et ainsi le respecter. Sur le carnet d’échanges de la Poste, j’ai reçu des menaces : si ma toile n’était pas enlevée elle serait taggée. Une toile du marché a été bombardée avec un œuf frais. On sait que la peinture à l’œuf dure des siècles. Voici le dialogue avec la population éternisé. Corine Sylvia Congiu,
Centre ville : Poste, Parking Calmette, 4 Rue du général de Gaulle, Maison Florentin 5 Rue de l'Eglise, Marché. Rue de l’Abbé Moreau En montant vers le cimetière : Maison Boin 10 Rue du Mont Griffon |
Retour à l'index
Retour à l'index
Retour à l'index
Galerie Jobart, Rue Keller, Octobre 2003
Foire internationale de Hong Kong 24 février- 4 mars 2003
|
Fermer la fenêtre - Retour au site